Haute Route Ventoux 2023
Il y a six semaines, alors au mieux de ma forme, je chutais lourdement lors de la descente du Cormet de Roselend vers Beaufort. Le résultat était effrayant : fracture de trois apophyses vertébrales, de belles brûlures et de gros hématomes. Les chutes à vélo font partie des risques et on les accepte tous, mais celle-ci, j'ai bien cru qu'elle me tiendrait hors jeu pour longtemps, voire pire.
Après dix jours d'incertitude, les médecins m'ont finalement donné le feu vert pour reprendre le vélo. L'urgence était clairement de retrouver un semblant de forme tout en gérant au mieux les douleurs. Avec l'aide précieuse de ma kiné, j'ai entrepris un entraînement physique progressif pour me remettre en selle. Le temps pressait, et sans brûler les étapes, il fallait agir vite. La première semaine, je n'ai pu faire que 3 heures de vélo, puis la montée en charge fut progressive avec une reprise des intensités basses la semaine suivante. Au final, l'entraînement se passait de mieux en mieux, mais les sensations laissaient clairement à désirer, et les puissances cibles étaient loin de ce que je pouvais espérer.
Au programme : 3 jours de courses et 6600 mètre de dénivelé positif
La première étape de la Haute Route Ventoux m'a offert un cocktail de cols exigeants : Murs, La Ligne et La Liguière, avant de s'attaquer au majestueux Mont Ventoux par Sault. Ce jour-là, j'ai réussi à tenir le groupe de tête jusqu'au col de La Ligne, où j'ai préféré laisser les coureurs partir pour éviter une probable explosion. Je suis arrivé à la 33e place du classement général, après une montée de Sault bien gérée. Heureusement, la Haute Route ce n’est pas qu’un effort solitaire, c’est aussi de belles rencontres sur le vélo. Toute l’ascension, j’ai pu la partager avec Micky et Axel, deux supers gars avec qui j’ai pu tailler le bout de gras. Physiquement épuisé mais super heureux, ma priorité était la récupération, et je redoutais le lendemain en raison de douleurs musculaires intenses.
Compte tenu des dernières semaines, le résultat est satisfaisant. Mais surtout, ce que je retiens, c’est le chemin pour y arriver. Pour moi, le plaisir est là : s’entraîner dur, écouter les autres, faire des pas de côté pour mieux rebondir. Il est clair que participer à la Haute Route Ventoux 2023 était un défi personnel, et je suis reconnaissant à la vie, mais surtout aux personnes qui m’entourent, d’avoir pu le relever. Cette expérience m'a montré à quel point la résilience et la détermination peuvent nous permettre de surmonter tous les défis.